TRAITEMENT DES CHAMPS GEOPHYSIQUES

Introduction

Les champs geophysiques doivent etre transformes avant d'etre utilisable par le modele. Le present document presente les methodes de pre-traitement qui sont actuellement disponibles dans le modele GEF.

D'abord, a l'entree du modele, ces champs doivent etre lus et places sur la grille de calcul demandee par l'usager. Selon le choix de la grille de calcul et la disponibilite d'analyses de champs de surfaces, ainsi que la disponibilite de champs climatologiques ou geophysiques sur cette grille, il est parfois inevitable de recourir a des interpolations. Les champs doivent etre manipules avec soin a cette etape afin de preserver la consistance des champs lus a la source. La premiere section traite de ces contraintes et decrit de quelle facon le modele GEF fonctionne a cet egard.

La deuxieme section porte sur les pre-traitements que nous devons appliquer dans le modele aux analyses de glace, d'albedo, de neige ou eventuellement d'humidite du sol lorsque celles-ci ont ete effectuees sur une grille qui est differente de la grille demandee pour le modele. Nous decrirons egalement les traitements rendus necessaires a la suite du filtrage du champ de topographie.

Traitement applique dans l'entree (GEFNTR)

C'est dans l'entree du modele que sont lus les champs geophysiques, ces derniers pouvant etre disponibles sur une grille globale. Si l'on fait exception du champs de topographie, le mandat de l'entree se limite strictement a la lecture et a l'interpolation des champs geophysiques requis vers la grille de calcul, tout en preservant la consistance de ces champs. Bien sur, si tous les champs requis sont fournis a l'entree sur une grille qui est identique a la grille de calcul, alors l'entree ne fait que lire et reecrire ces champs sans autres traitement que les transformations d'unites dans le cas de certaines variables. La grille de calcul est donnee par l'usager par l'entremise des directives au programme "GEFGRD". Les champs peuvent etre interpoles vers la grille de calcul non decalee ou decalee du modele. Les champs geophysiques seront generes sur la grille ou la physique est appliquee. Pour l'instant on a choisi d'appliquer la physique sur la grille non decalee. Le champs de topographie ne subit pas le meme traitement que les autres champs dans l'entree du modele. Outre la lecture, l'interpolation et la reecriture, l'entree doit egalement appliquer un filtre, lorsque requis, AVANT la lecture et l'interpolation verticale des champs dynamiques. Le champs de topographie fait egalement exception au niveau du choix de la grille car ce champs doit etre interpole sur la grille non decale quelque soit le choix de la grille ou la physique est appliquee.

Les champs geophysiques peuvent provenir de deux sources: le fichier climatologique et/ou le fichier d'analyse.

Le fichier climatologique contient obligatoirement les champs geophysiques suivants:

1: Champ de surface analyse operationnellement (en date du 15 mars 1995)

Si l'entree du modele tente de lire l'un de ces champs et qu'elle s'en trouve incapable, le modele s'arretera.

Le fichier d'analyse contient "potentiellement" des analyses de champs de surfaces. On utilise ici le mot "potentiellement" parce que l'histoire recente montre que l'un ou plusieurs de ces champs analyses peuvent a l'occasion etre manquant dans les passes operationnelles, ou paralleles. De plus, ils peuvent tres certainement etre manquants dans un contexte de developpement lorsque nous utilisons des analyses portant sur des cas historiques (cas FGGE).

L'entree doit etre capable de prendre la bonne decision, c'est-a-dire de lire le champ climatologique si l'analyse n'y est pas, mais il y a d'autres complications lorsque plusieurs grilles sont presentes. Nous reviendrons sur ce point. Reglons tout d'abord les cas simples.

Traitement de TS, TM et TP

Le traitement des temperatures est simple. Que ces champs soient analyses ou climatologiques, ILS SONT CONTINUS. C'est a dire que le champs TS qui n'a de signification que sur terre, possede une valeur a tous les points de grille. De meme, le champs de temperature de la mer TM possede des valeurs sur tout le domaine.

De cette facon, les differences entre le masque terre-mer du modele et le masque terre-mer du champ de temperature a la source ne cause pas de probleme dans la mesure ou ces masques sont semblables a grande echelle ce qui est le cas. Donc pour ces trois champs, lorsque l'analyse du champs est presente, on se borne a en faire la lecture, on procede a une interpolation cubique sur la grille demandee s'il y a lieu, suivie d'une transformation de celcius a kelvin, et de l'ecriture pour le fournir au modele.

Si un de ces champs est manquant dans le fichier d'analyse, un message explicite apparaitra dans le "listing" ainsi que dans le cmc_log_file. L'entree lira alors le champ climatologique correspondant au mois courant ainsi que celui du mois precedent ou encore celui du mois suivant, le plus pres des deux, selon la date du jour du mois courant. Les deux champs sont ensuite interpoles cubiquement sur la grille ou la physique est appliquee. Enfin le champ resultant est donne par une interpolation lineaire temporelle des deux champs climatologiques mensuels. L'interpolation lineaire tient compte de la date du jour du mois courant.

Traitement de ZP, Z0 et LH

Ces champs sont egalement traites de facon tres simple dans l'entree. Ces champs sont lus, interpoles lineairement s'il y a lieu, puis ecrits. Ces champs sont interpoles lineairement parce qu'ils sont reputes de basse qualite ( conseil d'Yves Delage).

Traitement de ME

Le champ de topographie est lu, interpole cubiquement sur la grille non decalee du modele s'il y a lieu, et le champ est filtre selon les directives. On fait ensuite une transformation d'unite de "metres" a hauteur geopotentielle avant d'ecrire le champs. Voir en Annexe pour une description des directives de l'entree portant sur le traitement de la topographie.

Le champ non filtre est egalement ecrit pour utilisation ulterieure dans le pre-traitement des autres champs geophysiques. Etant donne que ces deux champs de montagnes doivent etre facilement distinguables, ils portent a la sortie de l'entree deux "NOMVAR" distincts:

Traitement de MG

Le champs definissant le masque terre-eau est lu, interpole PLUS PROCHE VOISIN s'il y a lieu, et ecrit.

Traitement de HS

Le champs d'humidite du sol est lu, pour le mois courant ainsi que pour le mois precedent ou suivant, le plus pres des deux selon le jour du mois courant. Les deux champs climatologiques mensuels sont ensuite interpoles PLUS PROCHE VOISIN s'il y a lieu d'interpoler. Le champ resultant est obtenu en effectuant une interpolation lineaire temporelle qui tient compte de la date du jour du mois courant.

La consistance entre le masque terre-mer et le champs HS est assuree par le fait que les deux champs proviennent de la meme grille et que l'interpolation est PLUS PROCHE VOISIN dans les deux cas.

Traitement de GL, AL et NE

Le traitement de ces champs est tres delicat parce que ces derniers doivent etre consistants ou etre rendus consistants avec le masque terre-mer du modele. Contrairement au champs HS, ces champs peuvent etre analyses et provenir d'une grille source qui possede un masque terre-mer qui differe de celui qui decoule de la grille demande par l'usager.

Pour ces trois champs, on cherche d'abord l'analyse. Si l'analyse est manquante pour l'un de ces trois champs, l'entree utilisera la climatologie pour les trois champs. Un message explicite apparaitra alors dans le "listing" ainsi que dans le cmc_log_file.

Si les trois analyses sont presentes sur une grille equivalente a celle du modele, alors les champs sont simplement ecrit.

Si les trois analyses sont presentes mais leurs grilles sources different de celle du modele, elles sont alors interpolees PLUS PROCHE VOISIN sur la grille demandee. De plus, l'entree tentera alors de lire un champs nomme MQ qui represente le masque terre-eau qui a ete utilise pour effectuer l'analyse de GL, AL et NE.

Si le champs MQ ne peut etre lu, l'entree utilisera la climatologie pour les trois champs GL, AL, NE. Un message explicite apparaitra alors dans le "listing" ainsi que dans le cmc_log_file.

Si le champs MQ est lu avec succes, il est alors interpole PLUS PROCHE VOISIN sur la grille demandee de la meme facon que les champs analyses associes. Ce champ MQ ainsi que les trois analyses sont ensuite ecrits. Dans ce cas, il faudra avoir recours a un algorithme qui assure la consistance. Ce dernier est applique dans le modele. Il est decrit a la section suivante. De plus, dans ce cas, les champs climatologiques de GL,AL et NE seront egalement lus et traites. Nous verrons pourquoi plus loin.

Lorsque c'est la climatologie qui est lue et traitee, il y aura lecture du champ climatologique du mois courant ainsi que du mois le plus pres et interpolation temporelle en fonction de la date du jour du mois courant. Les interpolations vers la grille demandee sont encore une fois de type PLUS PROCHE VOISIN s'il y a lieu. Dans ce cas, le probleme de coherence avec le masque ne se pose pas puisque le masque terre-mer provient de la meme grille source que les champs et dans tout les cas l'interpolation est PLUS PROCHE VOISIN.

Traitement applique dans le modele (GEFCN0)

Retablir la consistance

1. Inconsistances entre les masques des champs geophysiques.

Lorsque le masque (MQ) correspondant aux champs GL, AL et NE provient d'une grille autre que celle correspondant au masque (MG) utilise par le modele, il y a un serieux probleme de consistance a regler qui est resolvable si le masque terre-mer (MQ) de l'analyse est disponible.

Le modele EFR actuellement en operation ne peut pas faire l'importation de champs GL et/ou AL analysees en provenance d'une grille source qui differe de la grille source de son masque terre/mer ou la grille source de son champs de montagne. Il en resulte qu'il est impossible de soumettre le modele EFR avec une analyse de glace effectuee sur une grille autre que la grille courante de calcul a moins de... a moins de lire tous les champs climatologiques sur LA grille source qui a servi a l'analyse en question. Cela inclut le champ de montagne source. Cette contrainte du modele EFR est ici indesirable pour plusieurs raisons:

L'algorithme de consistance suivant est applique dans le modele. Pour chaque point de grille du modele on procede alors de la facon suivante:

2. Inconsistances dues au filtrage des montagnes

Pour des raisons dynamiques, le champ de topographie doit etre filtre en fonction de la grille du modele de facon y amortir ou encore y eliminer les amplitudes du champs dont la longueur d'onde est voisine de l'echelle non-resolue. Ce filtrage de la topographie a pour effet "d'etendre" les montagnes sur l'eau dans les regions cotieres montagneuses ( sur la cote ouest des continents Americains) ou encore dans les secteurs ou il y a des lacs au voisinage de terrains ayant un relief relativement accidente ( lac superieur ). On retrouve donc, a la sortie du filtre, des plans d'eau a elevation variable composes de points de grille d'eau dont l'elevation est irrealiste par rapport a la realite. Les parametrages physiques peuvent reagir fortement par endroits a ces modifications de la topographie sur l'eau. Il est donc d'usage courant d'effectuer des modifications aux champs geophysiques pertinents en fonction de la " topographie filtree ".

Dans le modele EFR, on a choisi de "transformer" un point d'eau en point de terre, si ce dernier est un point d'eau de mer qui a une elevation de plus de 25 metres. Par contre, si un point d'eau de mer a une elevation de moins de 25 metres, le champs de topographie y est remis a zero. Les points de grilles d'eau douce ne sont pas transformes en terre de facon a evite la perte de resolution de certains lacs. Un point d'eau est considere comme un point d'eau douce si il est trouve a l'interieur d'un des rectangles predefinis a cette fin, alors que tout point d'eau se situant a l'exterieur de ces rectangles est considere comme un point d'eau de mer. Les rectangles dont les coordonnees sont en latitudes - longitudes ont ete prepares manuellement principalement pour l'amerique du nord en considerant les lacs "visibles" avec la grille du modele EFR a 50 km. La transformation d'un point d'eau en un point de terre consiste a modifier la valeur du masque terre/eau (MG), de la superficie de la glace (GL), de l'albedo (AL), ainsi que de l'humidite du sol (HS). Les valeurs de MG, GL, AL et HS du nouveau point de terre sont obtenues en effectuent une moyenne arithmetique de ces champs en provenance de "reels" points de terres se situant au voisinage du nouveau point de terre. On obtient donc un nouveau point de terre dont les proprietes (humidite, albedo, etc) sont consistantes entre elles et representative des points de terre du voisinage.

Le modele GEF peut traiter les champs geophysiques de facon similaire au modele EFR, sauf pour ce qui est de la remise a zero de la topographie. Les rectangles qui servent a discriminer les points d'eau douces des points d'eau de mer du modele EFR version 3.1 font partie de la programmatheque GEF.

Nous proposons cependant des options pour effectuer un traitement different de ce qui est fait dans le modele EFR pour plusieurs raisons:

La methode alternative proposee pour GEF est de corriger la temperature de la surface de l'eau en tenant compte du soulevement de ce point d'eau comme s'il s'agissait d'une parcelle d'air (Y. Delage). De cette facon, les parametrages physiques ne devraient pas reagir au fait que des points d'eau ont ete souleves par le filtre sur les montagnes. A ce stade-ci, cela demeure une hypothese.

Il est clair que le traitement effectue dans le modele EFR donne d'excellents resultats pour ce modele. Le traitement effectue par GEF a ete fortement inspire de celui du EFR.

Les options GEF qui s'ecartent de ce qui est fait dans le modele EFR representent des ameliorations potentielles. On devra experimenter de facon a determiner la combinaison qui donne les meilleurs resultats.

On trouve en annexe une description des options de lancement du modele qui permettent de controler les differentes actions de cette mecanique.

Annexe: directives de controle

Directives de l'entree (GEFNTR): traitement de la topographie

Directives du modele (GEFCN0): traitement des autres champs geophysiques.


Andre Methot , Mai 1994.. Revision : Mars 1995